à M. le Président de l'Association pour la Promotion des Ports de Granville
Monsieur le Président,
Nous vous remercions de nous avoir adressé votre « Livre Blanc pour les Ports de Granville », nous en avons pris connaissance avec grand intérêt.
Concernant la pêche, nous pensons, après être allés à la rencontre de bien des professionnels et en complément de ce que vous exprimez, qu'une attention particulière devra être portée à l'avenir au développement des cultures marines et que la création d'une véritable zone artisanale dédiée à la pêche sera nécessaire. L'avis de la CCIG n'étant sur ce chapitre qu'un enregistrement des résultats comptables de la criée, sans analyse ni vision d'avenir pour donner aux pêcheurs les moyens dont ils ont besoin – voire même les repousser dans des aires portuaires aussi restreintes que possible (place à l'immobilier) ; ceci bien sûr avec l'assentiment inavoué de la Municipalité sortante et du Conseil Général.
Sur le cabotage, lorsque le Président de la CCIG, sans étude préalable, affirme péremptoirement à plusieurs reprises que cette activité est obsolète, et que la diminution du volume de ferraille traité justifierait la suppression des emplois concernés (135 en 2013) nous pensons qu'il joue un rôle néfaste à l'économie de notre bassin d'emploi ! De même lorsqu'il affirme que son établissement n'est là que pour « gérer » le port – sans aller rechercher de nouveaux trafics, d'accord en cela avec M. Beaufils, vice président du Conseil Général. En tout cas, sans parler de la coop AGRIAL qui a été dissuadée de passer par Granville, nous sommes heureux (sans avoir fait de gros efforts de prospection) d'annoncer une augmentation d'au moins 400% du trafic de ferraille cette année. Tout ceci démontrant bien que ce port de commerce correspond réellement à des besoins économiques et à des exigences environnementales d'avenir, car le cabotage génère 8 fois moins de CO2 par tonne-kilomètre que la route.
À propos de la plaisance, nous pensons que la suggestion de votre Association, non reprise dans ce livre blanc, émise il y a une dizaine d'années déjà, d'agrandir la capacité du Hérel par déplacement de la digue secondaire doit être retenue. Nous pensons aussi que la gestion de ce bassin de plaisance pourrait devenir municipale puisque son concessionnaire n'a pas fait la preuve de ses capacités à le faire.
Sur le transport de passagers vers Jersey, il y a là un développement d'activité souhaitable, pourvu que l'on utilise un matériel adapté, pour mémoire : 80000 passagers embarqués et débarqués à Granville – 4 à 500000 à Saint-Malo.
L'environnement et la qualité des eaux côtières doivent être, comme vous l'exprimez, un souci constant concernant l'avenir de tous, riverains, pêcheurs, touristes, etc. Quant au patrimoine, nous affirmons que des éléments comme l'ancien abri du canot de sauvetage, la grand'jetée, la forge à boulets du Roc – outre les bateaux traditionnels – doivent être préservés et mis en valeur, extension portuaire ou non, car c'est le fonds de notre culture portuaire. Nous en arrivons à un point capital que nous partageons avec vous : la cale-sèche. La municipalité devra mettre tout son poids dans sa réhabilitation et pourquoi ne pas en faire un service municipal puisqu'elle n'a jamais intéressé le gestionnaire actuel ? nous soutiendrons en outre sans réserve la démarche d'associations professionnelles comme Normandy Refit sur ce sujet.
Comme vous vous en doutiez, nous sommes dans l'ensemble en phase avec vos positions car notre liste veut faire cesser l'immobilisme au plan portuaire et dans le reste de la Cité où les activités en lien avec la mer doivent être le moteur de l'économie.
Entre-temps, veuillez agréer, Monsieur, nos salutations les meilleures.
Pour la liste « La parole aux Granvillais-es »
Miloud Mansour
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